« Denis Boyer-Gibaud et François Percheron ont créé leur agence en 1995. Alors qu’il était jusque-là responsable des projets HQE, en 2005, Antoine Assus a rejoint l’association, qui s’est une nouvelle fois agrandie en 2012 avec l’arrivée d’Olivier Schertenleib. De leurs expériences, ils ont manifestement tiré le meilleur parti tant on sent dans leur oeuvre cette maîtrise moderne empreinte d’élégance classique.
Mais cette oeuvre récente et personnelle révèle en même temps tout autre chose. On y sent une originalité profonde qui ne doit rien à ce souci de distinction qui a fait le malheur de notre art autrefois impersonnel. Comme toute véritable originalité, elle trouve au contraire sa source dans une sensibilité particulière au monde, à la lumière et au paysage , par laquelle on voit bien que leur architecture est pensée pour les terres ensoleillées : grandes masses minérales, lumières filtrées par d’étroites fentes verticales ou horizontales, avec cette façon particulière d’épouser la ville et la terre où leur architecture s’enracine, dialoguant avec l’histoire, une terre riche d’innombrables récits emmurés en des formes pleines de sens et muettes pourtant, pétrifiées sous le soleil impartial où seul résonne encore le dialogue de l’ombre et de la lumière.
Loin de ces élégances décoratives et des vanités sophistiquées du design contemporain, cette oeuvre s’affirme déjà dans sa maturité première comme pleinement architecturale, attentive aux lieux et aux hommes, faites de mesure et de simplicité vraie, humble devant la nature, digne devant l’histoire ; elle incarne à nos yeux cette sagesse contemporaine plus soucieuse de construire et de s’inscrire dans le récit ininterrompu de cette antique terre méditerranéenne que de multiplier les signes à l’adresse d’une éphémère diffusion médiatique aussi amnésique qu’elle est désincarnée.
S’inscrire dans l’espace limité d’une terre qui a sa propre mémoire, n’est-ce pas finalement la meilleure façon d’entrer dans l’histoire et travaillant l’espace de déterminer les temps à venir ?
Tandis que ceux qui oublient la matière du monde pour déterminer le temps immédiatement mondain risquent fort d’être oubliés demain ayant oublié d’habiter le monde et le temps dont ils sont nés, petits nains sur des épaules de géants"
Stéphane Gruet, architecte, philosophe, rédacteur en chef de la revue Poïesis
Mais cette oeuvre récente et personnelle révèle en même temps tout autre chose. On y sent une originalité profonde qui ne doit rien à ce souci de distinction qui a fait le malheur de notre art autrefois impersonnel. Comme toute véritable originalité, elle trouve au contraire sa source dans une sensibilité particulière au monde, à la lumière et au paysage , par laquelle on voit bien que leur architecture est pensée pour les terres ensoleillées : grandes masses minérales, lumières filtrées par d’étroites fentes verticales ou horizontales, avec cette façon particulière d’épouser la ville et la terre où leur architecture s’enracine, dialoguant avec l’histoire, une terre riche d’innombrables récits emmurés en des formes pleines de sens et muettes pourtant, pétrifiées sous le soleil impartial où seul résonne encore le dialogue de l’ombre et de la lumière.
Loin de ces élégances décoratives et des vanités sophistiquées du design contemporain, cette oeuvre s’affirme déjà dans sa maturité première comme pleinement architecturale, attentive aux lieux et aux hommes, faites de mesure et de simplicité vraie, humble devant la nature, digne devant l’histoire ; elle incarne à nos yeux cette sagesse contemporaine plus soucieuse de construire et de s’inscrire dans le récit ininterrompu de cette antique terre méditerranéenne que de multiplier les signes à l’adresse d’une éphémère diffusion médiatique aussi amnésique qu’elle est désincarnée.
S’inscrire dans l’espace limité d’une terre qui a sa propre mémoire, n’est-ce pas finalement la meilleure façon d’entrer dans l’histoire et travaillant l’espace de déterminer les temps à venir ?
Tandis que ceux qui oublient la matière du monde pour déterminer le temps immédiatement mondain risquent fort d’être oubliés demain ayant oublié d’habiter le monde et le temps dont ils sont nés, petits nains sur des épaules de géants"
Stéphane Gruet, architecte, philosophe, rédacteur en chef de la revue Poïesis